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Un héritier peut-il s'opposer à la vente d'un bien ?

Lorsqu'une personne décède, ses biens doivent être transmis à ses héritiers ou successeurs, conformément aux règles légales en vigueur. Le droit des successions, chargé de régir ces processus, prévoit divers outils et actions pour garantir une répartition équitable et organisée de l'héritage. Parmi les droits conférés aux héritiers, figure la possibilité d’empêcher la vente ou d’autres actions concernant les biens en question. Examinons de plus près ce droit, ainsi que les limites qui lui sont imposées. 

Dans quels contextes un héritier peut-il empêcher une vente ?
Il est fréquent que des questions surgissent concernant les droits des héritiers en matière de succession. L’une des interrogations les plus courantes porte sur la capacité d’un héritier à empêcher la vente d’un bien successoral. La réponse est affirmative. En effet, la loi autorise les héritiers à s'opposer à ce type de transaction dans certaines circonstances.

Ces cas peuvent concerner un bien spécifique ou l’ensemble du patrimoine successoral. Toutefois, pour éviter les abus, des mécanismes sont prévus afin de protéger les autres héritiers contre d’éventuelles actions malveillantes. Ainsi, il existe des recours permettant de débloquer une succession et de procéder à des opérations comme la liquidation ou la vente des biens.

Le rôle de l’indivision :
L’indivision est une situation juridique qui confère à chaque héritier un droit de propriété commun sur les biens de la succession. Cela signifie que chaque héritier possède une part des biens, sans que celle-ci soit attribuée à un bien précis. Dès l’ouverture de la succession, l’indivision est établie, impliquant que toute décision concernant les biens indivis nécessite l’accord de tous les héritiers.

Cette disposition vise à instaurer un équilibre et une sécurité dans le partage du patrimoine. Cependant, certains héritiers peuvent exploiter ce mécanisme pour bloquer des décisions, notamment la vente d’un bien, même lorsque cela serait dans l’intérêt général. Par exemple, la vente d’un bien immobilier peut être essentielle pour régler des dettes ou permettre un partage équitable. Mais un héritier peut s'opposer à cette démarche, provoquant ainsi un blocage.

Dans ce contexte, l’indivision peut devenir un outil pour empêcher toute action sur le patrimoine, qu’il s’agisse de la vente d’un bien précis ou de l’ensemble de la succession.

Le défaut d’option successorale :
Lorsqu’une succession s’ouvre, chaque héritier doit choisir d’accepter ou de refuser l’héritage. Trois options s’offrent alors à lui :

1. L’acceptation pure et simple : l’héritier accepte la succession dans son intégralité, y compris ses éventuelles dettes.
2. L’acceptation à concurrence de l’actif net : l’héritier accepte uniquement à hauteur des biens excédant les dettes.
3. La renonciation : l’héritier refuse totalement la succession.

Cependant, certains héritiers ne se prononcent pas immédiatement, soit par indécision, soit pour entraver le processus de succession. Ce silence, intentionnel ou non, peut empêcher le partage et, par conséquent, la vente des biens. Cette situation, bien qu’encadrée par la loi, reste une source fréquente de blocage dans les successions.

Les désaccords entre héritiers :
Les différends entre héritiers sont une autre cause majeure de blocage. Ces désaccords peuvent porter sur :

- La valeur des biens : les héritiers peuvent avoir des opinions divergentes sur l’estimation des biens successoraux, notamment immobiliers.
- Le choix du notaire : ce point est particulièrement crucial lorsque des biens immobiliers sont impliqués, car l’intervention d’un notaire est obligatoire.
- Le partage des biens : la répartition du patrimoine entre les héritiers peut donner lieu à des désaccords prolongés.

Ces conflits retardent non seulement le partage, mais rendent également difficile, voire impossible, la vente des biens concernés.

Les autres situations de blocage :
Outre les points mentionnés, d’autres facteurs peuvent entraver la vente des biens successoraux. Par exemple :

- Le recel de succession : un héritier tente de cacher ou de détourner un bien au détriment des autres.
- La contestation de testament : certains héritiers peuvent remettre en question la validité du testament.

Comment surmonter les blocages ?

Pour débloquer une succession et permettre la vente des biens, plusieurs recours sont possibles, selon la nature du problème.

Clôturer l’indivision

La solution la plus simple consiste à mettre fin à l’indivision en procédant au partage des biens.
Deux méthodes existent :

1. Le partage amiable : les héritiers s’accordent sur la répartition du patrimoine, souvent après discussions et compromis. Ce partage peut inclure la vente des biens et une répartition des fonds ou l’attribution des biens en nature selon les parts. Une autre possibilité consiste à transférer les biens immobiliers à une société civile immobilière (SCI). Ce type de décision amiable est évidemment  totalement impossible dans une indivision conflictuelle.

2. Le partage judiciaire : si aucun accord n’est trouvé, un juge peut intervenir pour statuer sur la répartition des biens. Cette procédure, bien qu’efficace, peut-être longue et coûteuse.

Par ailleurs, un héritier peut parfois décider unilatéralement de quitter l’indivision, en vendant ses parts ce qui lui permet un processus de retrait unilatéral et individuel.

Obliger un héritier à faire un choix :
Pour surmonter le blocage lié au défaut d’option successorale, il est possible d’entamer une procédure de sommation d’opter. Cet acte juridique, réalisé par un huissier de justice, oblige l’héritier à se prononcer sur la succession dans un délai de deux mois. 

Si ce dernier reste silencieux, la loi considère qu’il accepte la succession purement et simplement. Cependant, un héritier peut demander un délai supplémentaire auprès du juge, prolongeant ainsi le processus.

Résoudre les désaccords :
1. Choix du notaire
: la priorité est donnée au conjoint survivant, aux héritiers réservataires ou aux légataires universels pour désigner le notaire. En cas de désaccord persistant, le juge peut intervenir pour nommer un notaire.

2. Estimation des biens : en cas de désaccord sur la valeur des biens, une estimation peut être réalisée par le notaire. Si cette évaluation est contestée, le tribunal peut nommer un expert pour effectuer une nouvelle estimation.

3. Partage judiciaire : lorsque le partage amiable est impossible, les héritiers peuvent saisir le juge pour obtenir un partage équitable, selon les règles prévues par la loi.

Conclusion :
Les héritiers disposent de droits leur permettant de bloquer la vente des biens successoraux. Cependant, ces droits ne sont pas absolus et sont soumis à des limites légales pour prévenir les abus. En cas de blocage, des recours existent pour faciliter le processus de succession et permettre la vente ou la liquidation des biens. Ces démarches, bien que parfois longues, visent à garantir une répartition juste et à prévenir les conflits entre héritiers.

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